Dans un récent article du magazine Entreprendre, Ofer Attali, patron de Anyo écrivait au sujet de l'investissement dans l'intrapreneuriat : "Si les entreprises ne disposent d’aucune garantie que des projets naîtront bel et bien, ces investissements sont essentiels pour envoyer un message clair aux collaborateurs : « osez » ; et instaurer ainsi un climat de confiance nécessaire à l’innovation."
C'est un très bon résumé du sujet principal de l'intrapreneuriat : l'intrapreneuriat est une affaire d'état d'esprit général. Aussi bien celui des collaborateurs que celui des managers (qui soutiennent les collaborateurs dans la démarche sans leur mettre la pression dans l'opérationnel) et de la direction générale (qui donne les moyens financiers ainsi que l'impulsion générale). Autrement dit c'est une affaire d'état d'esprit de l'ensemble de l'organisation.
La question est donc : comment s'assurer que cet état d'esprit est le bon, pour faire émerger durablement des projets, des idées, des innovations qui ne finissent pas dans un placard?
Comme chaque fois qu'il s'agit d'un état d'esprit, il s'agit d'aborder la chose par deux aspects : la structure et la culture (autrement dit l'ADN, la philosophie globale de l'entreprise).
Commençons par le second point : il ne sert à rien de former des collaborateurs à penser comme des start-ups si l'organisation même de l'entreprise - comprendre le management - leur interdit de consacrer du temps à une pensée créative, à faire de la veille, à se nourrir et incuber des idées. Il est essentiel de former les managers à la créativité et à la connaissance du processus créatif, pour qu'ils acceptent (voire encouragent , le rêve!) l'innovation et la prise d'iniative chez leurs collaborateurs (le sens du "osez"). C'est une affaire de culture, pour faire place à des investissement de long terme : l'état d'esprit, le "mind set". On ne fait pas du neuf avec un vieux logiciel...
Une entreprise agile, rapide, "lean" et dont les collaborateurs pensent "start-up" est une organisation où il y a de la place pour la parole, les idées, l'expression individuelle et collective.
Cela nous amène au premier point : la structure. On évoque souvent l'horizontalité comme condition sine qua non à l'innovation. Mais cette horizontalité n'est pas indispensable...si la verticalité ne signifie pas uniquement "top down". Le vrai sujet, c'est la circulation : celle des idées, des talents, des responsabilités. Et qui dit circulation dit espace, interstices...et communication. Une entreprise agile, rapide, "lean" et dont les collaborateurs pensent "start-up" est une organisation où il y a de la place pour la parole, les idées, l'expression individuelle et collective. Avec bienveillance : sans appréhension de l'échec (c'est à dire jugement) notamment.
Pour que tout cela fonctionne, au delà de former les collaborateurs et manager à l'intrapreuneuriat, il faut un vrai message et soutien de la direction générale qui elle aussi, doit "oser" investir sur ce qu'il y a de plus précieux pour le futur : la créativité de son capital humain.
Alexis Botaya, conférencier créativité et innovation
- Mon podcast créativité sur Majelan
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