Lors d’un passage à Paris en 1984, Steve Jobs a souligné dans une captation vidéo bien connue de ses fans, combien les échecs peuvent constituer des tremplins bénéfiques pour atteindre le succès. Parce qu’ils permettent d’apprendre, de se remettre en question et de trouver des solutions inédites. En matière de créativité, l’échec force à explorer de nouvelles voies et à penser différemment.
Mais pour ça, encore faut-il accepter qu’il fasse partie du jeu…
Dans la vidéo, Jobs explique comment ses propres revers, notamment son éviction d’Apple, l’ont poussé à redécouvrir sa passion pour l’innovation et à fonder NeXT et Pixar, deux entreprises qui ont révolutionné leurs domaines respectifs. Selon lui, échouer n'est pas seulement une partie du processus de réussite, c'est une étape cruciale qui permet de se réinventer et de renforcer sa détermination.
Oui vous avez bien lu et entendu : échouer est une étape cruciale. Et ça, c’est clairement le gouffre culturel qui nous sépare des Etats-Unis.
La culture américaine valorise l’échec. Aux États-Unis, échouer est perçu comme une étape nécessaire vers la réussite. L'échec est dédramatisé et même valorisé, car il témoigne d’un effort et d’une prise de risque.
Aux États-Unis, échouer est perçu comme une étape nécessaire vers la réussite.
Cette attitude favorise l’innovation, car elle encourage à expérimenter sans craindre les conséquences d’un échec, puisque celui-ci fait partie du deal créatif. La Silicon Valley, en particulier, est un exemple emblématique de cette mentalité où les entrepreneurs sont encouragés à « échouer rapidement »pour apprendre et progresser plus vite.
A tel point que plutôt qu’échouer, on appelle ça « pivoter ». Comprendre : se prendre un mur, tomber, se relever, et changer de direction pour éventuellement un jour (après d’autres « pivots »)trouver LA solution qui va tout changer. C’est une approche itérative.
J’ai coutume de dire dans ma conférence innovation – la conférence Thin(k)novation, que cela ne fonctionne qu’à condition de ne pas avoir misé toutes les ressources de l’entreprise sur cette fameuse solution miracle…qui de toutes les façons va échouer, et c’est tant mieux vu que ça fait partie de la stratégie. Car alors au moment où vous vous prenez le mur à pleine vitesse, il est impossible de se relever. Trop dur. La stratégie de l’échec, la stratégie du pivot ne fonctionne que si vous itérez rapidement, en n’engageant très peu de ressource dans vos idées et solutions. Aux Etats-Unis on appelle ça un produit minimum viable. Un concept là aussi essentiel que j’évoque très souvent dans ma conférence créativité.
En France, au contraire, l’échec est souvent stigmatisé. La culture française tend à valoriser la perfection et à éviter les erreurs, ce qui peut freiner la prise de risque et l'innovation. Les entrepreneurs français peuvent se sentir découragés par la perspective d’échouer, craignant les jugements sociaux et professionnels. Cette approche plus conservatrice limite les opportunités d’apprentissage et peut inhiber l’esprit entrepreneurial.
Jobs fournit une recommandation avant-gardiste dans sa vidéo de 1984 :une approche plus tolérante de l’échec en France pourrait libérer le potentiel créatif des individus. En acceptant l’échec comme une partie intégrante du processus d’innovation, la France pourrait encourager une culture de l’expérimentation et de la créativité. Nous devons selon lui changer de regard sur l’échec pour transformer les obstacles en moteurs de créativité et de succès.
Voici les 5 vertus de l’échec selon Steve Jobs :
Apprentissage et croissance : L'échec permet de tirer des leçons précieuses, d'identifier les erreurs et d'apprendre à ne pas les répéter.
Résilience et persévérance : Surmonter l'échec renforce la capacité à persévérer face aux défis.
Créativité et innovation : Les échecs obligent à penser différemment et à explorer de nouvelles solutions.
Humilité : Échouer rappelle les limites personnelles et encourage la modestie, essentielle pour un leadership efficace.
Réinvention : L'échec offre l'opportunité de se réinventer et de redécouvrir ses passions et motivations
A méditer en tant que français…